mercredi 26 septembre 2012

Projections inexaucées

Au printemps dernier, nous nous étions inscrits à des ateliers de pré-adoption offerts cet automne par le CSSS Jeanne-Mance. Nous avions déjà assisté antérieurement à d'autres formations portant sur l'adoption, mais cette fois-ci, on avait la conviction que le contexte serait bien différent. Au moment de nous inscrire, nous nous étions dits qu'il était hautement improbable qu'à l'autonme nous n'ayons pas en tête un joli petit visage à qui concrètement penser et associer tout ces concepts théoriques. Nous avions même poussé l'audace à "espérer" devoir annuler notre formation en raison d'un départ pour le Vietnam.
Et bien non, pour une fois de plus...
Nous avons assisté à notre premier atelier la semaine dernière, sans photo et sans date de départ... et nous aurons largement le temps de compléter la série d'ateliers.

Combien de fois... en fait, nous avons cessé de les dénombrer, nous avions un évènement, une célébration ou une activtité planifiés longtemps d'avance et on se laissait espérer, qu'à ce moment, nous aurions certainement une grande nouvelle à annoncer ou devrions déclarer forfait puisque nous serions partis au loin à la rencontre de notre petit trésor.
Toutes ces fois, nos projections, nos souhaits, notre rêve demeurent inexaucés.
Toutes ces fois, nous sommes présents à l'évènement, toujours en attente, sans photo, sans date de départ.
Toutes ces fois, on se dit que la prochaine fois il est certain que nous pourrons fêter l'annonce ou même la date de départ.
Toutes ces fois, ce n'est jamais cette fois...

Outre ces ateliers de formation, nous avions d'autres projections, d'autres souhaits. Il devient clair qu'ils demeureront encore inexaucés pour cette année.
L'halloween est à nos portes et la période des fêtes attend tout juste derrière. Il n'y aura pas de petit poussin à déguiser cette année non plus et à moins d'un revirement spectaculaire, les célébrations des fêtes seront encore bien tristes cette année. Aux fêtes l'an dernier, nous étions convaincus d'être si près du but et que nous venions d'affronter, pour une dernière fois, ces célébrations sans enfant.

Notre désir de devenir parents est plus profond que jamais, mais cette attente sans fin nous fait parfois douter que notre souhait sera un jour exaucé. Jamais nous ne renoncerons, mais il y a des jours où nous avons très peur que cette attente ne se termine jamais.

Nous tentons de nous accrocher aux nouvelles positives. Il y a du mouvement actuellement au Vietnam. Notre organisme, mais la division Ontario, a reçu 1 ou 2 propositions du programme régulier. Il y aurait aussi eu des propositions SN, mais toujours rien pour nous. Il semblerait également que les départs pour le Vietnam soient autorisés beaucoup plus rapidement qu'avant l'application de la nouvelle loi.
Et il y a nos ateliers de formation qui enrichissent nos connaissances, nous apportent un aspect concret à notre grand projet de vie et nous permettent de rencontrer des gens qui vivent la réalité de l'adoption. Malgré tout, nous sommes très contents de pouvoir y assister.

vendredi 14 septembre 2012

Le temps qui passe dans une vie sur pause

Il y a parfois des évènements et des constations qui nous font réaliser que le temps passe, que beaucoup de temps a passé. En adoption, les mois et les saisons s'accumulent pour finalement former des années. Les années, elles aussi, s'accumulent.
Au départ, nous inscrivions mensuellement dans notre agenda le nombre de mois d'attente complété. Nous avons délaissé cette pratique après 2 ans pour des raisons évidentes. À quoi bon insister sur un chiffre croissant qui ne fait que nous rappeler l'absence de ce que l'on souhaite.
Mais voilà que ce décompte nous rattrape indirectement à la seule obervation de gens dans notre entourage.
En fait, c'est davantage par l'observation des enfants des gens de notre entourage...

Au tout début de nos démarches, certains de ces enfants n'étaient même pas conçus alors que cette année, ils intègrent le milieu scolaire.... Au début, certains couples ne se connaissaient même pas, alors que cette année, ils accueillent leur 1er ou 2e enfant.... Au tout début, certains étaient si petits, alors que cette année, nous les voyons quitter dans l'autobus scolaire....
Plus tard au cours de notre attente, il y a eu toutes ces collègues de travail, qui sont parties en congé de maternité, puis revenues de congé, pour très souvent partir de nouveau et évidemment, finalement revenir au travail.... Il y a eu toutes ces grossesses, surprises ou planifiées, alors que maintenant ces enfants courent, jouent, s'expriment et sont aimés par leurs parents comblés....Il y a eu toutes ces autres histoires de familles qui évoluent, qui vivent au quotidien, qui préparent les anniversaires, les fêtes, les vacances....Il y a aussi eu, à notre grand réconfort, tous ces parents adoptants qui ont finalement eu le bohneur de connaître leur enfant....

Et il y a nous, encore patiemment en attente et simples témoins des familles qui se forment alentour de nous et des expériences qu'elles vivent.

Nous nous sommes toujours donnés comme conviction de nous réjouir avec sincérité du bonheur familial des autres et de nous en inspirer. Nous ne récolterions rien de sain à cultiver de l'amerture. En toute honnêteté, nous respectons notre conviction en tout temps, mais ce n'est pas toujours facile. Notre coeur est souvent serré par notre propre tristesse à l'heure de transmettre nos meilleurs voeux.

Il s'en passe des évènements en 63 mois. La vie des gens se transforme...
Bien sûr, nous avons aussi eu notre part d'accomplissements et d'évènements heureux, mais nous avons parfois l'impression que notre vie est sur pause. Nous sommes en attente. En attente de notre vie familiale. Nous avons le sentiment de regarder les gens poursuivre leur route et aller de l'avant alors que nous demeurons prisionniers de la case départ, celle que nous occupions bien avant d'autres.

Nous nous sommes investis dans plusieurs projets depuis le début, mais maintenant le coeur y est moins. Notre coeur attend la réunion de notre famille. Tous les autres projets n'arrivent plus à nous faire patienter. Ils ont perdu de la saveur et sont devenus bien secondaires.

Toutefois, nous gardons confiance. Les récents développements au Vietnam nous ont encouragés. C'était peut-être notre dernier été d'attente. L'automne prochain, ce sera peut-être à nous d'aller cueillir les pommes avec la petite famille...


samedi 8 septembre 2012

Survol de la cigogne

Quelle semaine de montagnes russes (ou plutôt vietnamiennes!) nous avons vécu.
Nous avions récemment eu de sérieuses indications nous permettant de croire que notre trésor pourrait se pointer le bout du nez cette semaine. Nous nous étions promis de demeurer positifs, mais réalistes afin de s'épargner si jamais.... Évidemment, le réalisme a été déclassé par nos capacités de projection familiale, disons-le, que nous entraînons intensivement depuis plus de 5 ans. De plus, nous étions si convaincus d'être si près du but. Alors nous nous sommes permis de rêver du futur qui n'était peut-être plus si loin...

Nous avons vu la cigogne. Elle a survolé notre ciel pendant quelques heures. À notre grand désarroi, elle n'a pas pu toucher sol. Déchirés et dévastés, nous avons dû la regarder poursuivre son chemin ne laissant rien derrière elle sinon notre désespoir. Il devient parfois tellement difficile de continuer à y croire dans l'épreuve. Il devient aussi difficile pour nous, après tant d'années d'attente, de nous relever après l'épreuve. Un peu comme si l'accumulation des déceptions avait grugé nos forces. Toutefois, notre désir de fonder une famille alimente notre courage et on se redresse, un peu ébranlés, mais toujours debout!

Notre semaine s'est tout de même terminée sur une note d'encouragement qui nous as grandement réconfortés. Nous avons discuté avec la directrice de notre agence qui s'attend à recevoir plusieurs propositions d'enfants SN dans les prochaines semaines / mois. La sévérité des besoins de ces enfants n'est pas connue à ce jour, mais il y a espoir que parmis ces enfants se trouve enfin notre trésor.

Nous avons eu le coeur serré cette semaine, mais le voilà plus léger à l'annonce de cette bonne nouvelle!
Gardons espoir!

lundi 3 septembre 2012

Il y a un an....

... en cette journée fériée de la fête du travail 2011, nous nous rendions à Montréal rencontrer la directrice de notre agence d'adoption afin de discuter et confirmer la réorientation de notre dossier d'adoption vers la liste SN mineurs. Nous étions alors très confiants que très peu de temps nous séparait de notre petit trésor. Sur le retour, nous avions la tête et le coeur remplis de projets de famille avec la conviction de pouvoir les réaliser très prochainement. Les délais ont toutefois été bien différents de ceux auxquels nous nous attendions.

Nous voilà aujourd'hui, 12 mois plus tard, en cette journée fériée, et notre attente se poursuit tout comme notre désir de devenir parents. Nous avons été déjoués par le prolongement de notre attente et le fait de reporter, une fois de plus, la concrétisation de notre rêve de devenir, nous aussi, une famille. L'attente et toutes ses implications ont été par moment très difficiles à supporter, mais nous gardons la tête et le coeur remplis de projets de famille à réaliser.

Une petite lueur d'espoir s'est toutefois pointée le nez. Nous avons très récemment eu un bref écho de notre agence d'adoption à l'effet que des développements pouvaient être prochainement attendus pour nous.
La nouvelle nous réjouit, mais nous avons le réflexe de demeurer un peu sur nos gardes puisque nous avons eu par le passé des échos de développements à venir, sans finalement que la cigogne ne touche sol.
Nous sommes partagés. Partagés entre l'envie de croire que notre tour est enfin arrivé et la peur d'à nouveau passer notre tour.
Nous sommes depuis sur le "qui vive", les émotions à fleur de peau et évidemment, le coeur qui prend le dessus sur la raison! Nous sommes également portés par l'optimisme de la douce reprise des attributions des enfants de la liste régulière qui nous encouragent à croire que cette fois-ci notre cigogne touchera sol.